2015-03-31

Ainda a propósito do Domingo de Ramos


Aujourd’hui comme il y a deux mille ans, une poignée de chrétiens vont se rassembler aux portes de Bethphagé pour entrer à Jérusalem en chantant : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ils vont défiler sous l’œil interloqué mais finalement bienveillant de leurs voisins musulmans du quartier arabe de Jérusalem. Ils seront encadrés par la police israélienne qui se laissera rapidement contaminer par la paix et la joie de ces manifestants pas comme les autres.
Comme il y a deux mille ans, ce cortège triomphal aura quelque chose de décalé, de dérisoire. Comment parler de force et de victoire quand on est monté sur un ânon, acclamé par une bande de presque riens? Comment être joyeux lorsque l’on est aujourd’hui chrétien arabe dans ce petit coin du monde? Et pourtant, je n’oublierai jamais la joie débordante, subversive, qui était la mienne lorsque nous agitions nos palmes en faisant mémoire de l’entrée triomphale du Messie à Jérusalem, en foulant le même sol que lui. La force de la vérité n’a pas grand-chose à voir avec la puissance des puissants. Et la joie ne tire pas sa source de la réussite et de la sécurité qui viennent des hommes.
Deux mille ans après, dans toutes les églises du monde, en faisant mémoire de cet événement, nous rendons actuelle, agissante, la joie des disciples de Jésus acclamant leur Messie lors de son entrée à Jérusalem. Cette joie imprenable est notre plus grand trésor, notre plus grande force de subversion.


Carême dans la ville
Frei Jean-Paul Vesco, OP
Bispo de Oran (Argélia)

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